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Corriger sa technique sans coaching !

Par samuel - Le 4 septembre 2017


Par Greg Everett

Nous avons tous tendance à nous retrancher dans le coaching technique pour effectuer le snatch ou le clean & jerk. C’est le problème le plus évident à résoudre, et c’est peut-être la partie la plus facile de notre discipline, surtout comparée à la programmation proprement dite. Plus précisément, je pense que les gens cherchent surtout des directives de coaching qui vont leur apporter, de manière magique, quelque chose qu’ils n’ont pas encore pu comprendre tout seuls et qui leur permettra d’avoir une réponse physique instantanée sous la forme d’un lift parfait. Aussi pratique que cela puisse paraître, le CrossFit ®* ne fonctionne pas de cette façon.

Les directives de coaching

Tout d’abord, il faut dire que les directives de coaching n’apportent pas grand-chose : c’est par conception un signal qui doit être le plus simple possible. Nous essayons de résumer un ordre ou un rappel au maximum pour produire un ou quelques mots que nous pouvons crier à un athlète pour le stimuler. Le sens de la directive naît au fil des séances d’entraînement. Ce mot n’enseigne pas quelque chose à l’athlète, mais lui rappelle un concept qu’il a déjà appris et qu’il doit appliquer. Crier « Jambes » à un haltérophile ne signifie rien, à moins que ce dernier ne sache, par exemple, qu’on lui demande de repositionner et de garder les jambes bien alignées tout au long du mouvement.

Le principal problème avec les directives de coaching vient de notre cerveau. En effet, nos cerveaux veulent interpréter, modifier, envisager, réformer, etc. D’ailleurs, pour l’anecdote, j’ai eu une athlète dont je tairai le nom qui avait la manie de prendre chaque directive que je donnais et de la reformuler de façon beaucoup plus longue et compliquée. Il m’a fallu un certain temps pour comprendre que c’était ce qu’elle faisait dans sa tête et cela expliquait pourquoi elle n’arrivait pas à appliquer ce que je lui disais en un ou deux mots. Si vous ne comprenez pas ce que votre entraîneur vous dit, ou si vous ne savez pas ce qu’il veut dire réellement à travers une directive, demandez-lui des explications et clarifiez les choses ! Sinon, le rôle du coach perdra toute son importance.

Selon moi, les directives courtes et rapides de coaching ont des limites pratiques, et parfois, il faut simplement les abandonner pour trouver d’autres moyens plus efficaces de communiquer avec ses athlètes et aborder le problème sous un angle différent.

Apprendre sans comprendre

En ce qui concerne les compétences motrices, votre corps est plus intelligent que votre esprit conscient. En fait, la plupart du temps votre conscience est un idiot qui ne fait que se mettre sur votre chemin, embrouille votre corps et rend fou votre coach. Trouver le moyen de le contourner est souvent la meilleure solution pour progresser.

C’est là que les exercices bien conçus, sélectionnés et/ou mis en œuvre prennent toute leur importance. Prenons l’exemple suivant : vous (ou l’athlète que vous entraînez) exécutez la troisième traction du snatch avec faiblesse, peu d’explosivité et de l’imprécision ; votre barre bascule et ne finit pas au bon endroit au-dessus de votre tête. Votre coach aura beau vous dire de garder la barre en place, tirer plus fort, l’amener derrière la nuque et la lever violemment en haut, il est très peu probable que votre esprit vous laisse faire tout ça à la lettre.

Au lieu de cela, il est préférable de prescrire de grands snatchs et d’apprendre ce mouvement dans le détail afin de le maîtriser et d’en comprendre les subtilités. Tout d’abord, cela vous permet d’apprendre les éléments du snatch avec lesquels vous avez des difficultés, mais de manière isolée, en vous concentrant davantage sur le mouvement ou la partie en question et d’être moins distrait par les autres petits détails que vous maîtrisez déjà. Ensuite, tout haltérophile a vraiment besoin d’une compréhension assez poussée des bases du mouvement avant qu’il ne puisse commencer à faire l’exercice et s’autocorriger au besoin. Il est également préférable de mettre un peu de poids sur la barre pour obliger l’athlète à affiner sa technique et acquérir une traction agressive avec les bras, le maintien de la proximité avec la barre, un chronométrage approprié et un overhead complet.

Une autre bonne astuce pour améliorer son mouvement est d’essayer de pousser l’haltérophile à rester sous la barre plus longtemps lors du snatch ou du clean. Encore une fois, si vous êtes un coach, vous pouvez crier « Reste sous la barre » un million de fois, cela ne garantit pas que ça va se faire. Dans ce cas, cela peut être dû à un manque de force en plus d’un problème de technique. L’haltérophile peut ne pas être physiquement capable de rester longtemps sous la barre en overhead. Donc, même s’il maîtrise et sait vraiment ce qu’il faut faire et comment le faire pour lever sa barre, son manque de force devra être résolu à travers d’autres exercices plus ciblés et efficaces.

L’introduction de la segmentation et la décomposition des mouvements dans un programme d’entraînement vous donneront l’occasion d’aider votre athlète, ou vous-même, à atteindre la position exacte que vous voulez, à la pratiquer et à la renforcer, encore une fois sans toutes les préoccupations et distractions supplémentaires apportées par les autres parties du mouvement. Cela permet de comprendre chaque partie d’un deadlift, par exemple, séparément, de parcourir le mouvement en le décomposant et de le refaire complètement avec plus de précision et de maîtrise.

L’haltérophile se penche en arrière ou en avant lors d’un split jerk ? Commencez par lui enseigner les power jerks, ou une combinaison de jerk + split jerk. Par la suite, il pourra approfondir et autocorriger sa technique pour aller naturellement vers d’autres variantes plus complexes.

Lorsque vous apprendrez à trouver des exercices qui activent votre corps directement, en contournant votre conscience, vous commencerez à observer une amélioration plus rapide et beaucoup moins de frustration. Cela ne signifie pas que vous allez tout résoudre en une nuit, mais ça peut certainement vous faire gagner beaucoup de temps et vous épargner des maux de tête.

Source : CatalystAthletics.com

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